A
l'issue des combats, nos troupes rassemblent un grand nombre de prisonniers
en divers points de la cité. Au sud, les hommes cueillis après
la destruction par l'artillerie, de la colonne engagée route
des CHERES, s'alignent, mains sur la tête, sur le trottoir de
droite, tout près du garage Renault. Ils sont enfermés
dans l'atelier COYRET-BLANC. Quelques sentinelles épaulées
par un Sherman surveillent le troupeau d'un oeil vigilant. Pas de
risque, pourtant, que les prisonniers tentent la belle.
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Pour
eux, la guerre est finie, beaucoup éprouvent un sentiment de
soulagement après les heures terribles passées sur les
routes de la retraite, harcelés par l'aviation, talonnés
par l'avance foudroyante des troupes françaises, et maintenant
rattrapés et défaits. Les visages montrent l'épuisement
par les combats, leur faciès rappelle à s'y méprendre
celui de nos fantassins français de juin 40, capturés
au même endroit. Le vent a tourné, la victoire a changé
de camp mais l'aspect de la défaite demeure identique.
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