INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS
1914-1918
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suite : guerre 14-18
Par circulaire du 19 juillet 1920, la préfecture du Rhône donne ses instructions aux communes pour ériger un monument commémoratif aux morts pour la Patrie. Il est bien précisé que les moyens financiers doivent provenir : du budget de la commune, d'une souscription publique et d'une subvention de l'Etat " accordée en proportion de l'effort supporté par les budgets municipaux et en considération du nombre des combattants nés ou résidant dans la commune qui sont morts pour la Patrie, comparé au chiffre de la population de 1914. Il sera alloué aux communes une subvention calculée en raison inverse de la valeur du centime communal, au jour de la demande, rapporté à la population ". Le Département du Rhône alloue une souscription de cent francs.
Le 23 février 1921 la décision est prise par le conseil municipal de confier le projet à A. Faussemagne, architecte, 42, rue Pierre-Corneille à Lyon. Le monument est construit en pierres de la maison A. Chevenet de St-Martin-Belleroche en Saône-et-Loire, sculpté par F. Masson, 41, rue Vendôme à Lyon, orné par trois panneaux mosaïques de J. Mora, 8, rue de Castrie à Lyon et surmonté d'un coq en bronze de la Manufacture Lyonnaise des Bronzes d'Eclairage, 113, Route de Genas à Villeurbanne-lès-Lyon. Les quatre obus de 280 m/m disposés aux angles de la barrière protégeant la colonne sont offerts gracieusement à titre de trophée de guerre par le Sous-Secrétaire d'Etat à la liquidation des stocks et fournis à charge de manutention et transport par le Parc d'Artillerie d'Orange.
Malgré les retards dus au carrier qui explique le 19 mai " le rocher que j'exploite n'ayant pas fourni tout ce que j'attendais de lui ", et au mosaïste qui se plaint le 8 août : " par suite de fournitures d'émaux dont depuis la guerre les fours n'ont pu donner les teintes acier bleutées ", le monument est inauguré avec faste le 9 octobre 1921, avec office religieux, défilé, banquet de 211 couverts à la " Chorale " et concert.
La décoration de la ville est assurée par les membres de la Commission des Fêtes répartis en équipes par quartiers
"C'est par un temps splendide que se déroule la cérémonie de la reconnaissance. Notre petite ville, brillamment décorée disparaît sous les fleurs et les guirlandes.
A 10 h 30, Mr. Bussy sénateur et maire d'Anse reçoit les invités : Mrs. Canal préfet, Vallat sous-préfet, Ruffier sénateur, Regaud député, Valfort maire de Lucenay, Presle maire de Marcy-sur-Anse, Berge maire de Saint-Jean-des-Vignes, Suboul maire de Charnay, Martinand maire de Morancé, Guillot maire de Lachassagne, Dupont maire d'Ambérieux d'Azergues.
A ce moment, les jeunes filles de la ville remettent un superbe drapeau à la section des Anciens Combattants. Mlle Chabry, au nom de ses compagnes, prononce une touchante allocution, Mr. Vacher , ancien combattant, remercie.
Le cortège se forme ensuite dans l'ordre suivant : enfants des écoles laïques et libres, fanfare d'Anse, Anciens Combattants de 1914-1918, familles des morts, vétérans des armées de terre et de mer, anciens mobiles de 1870, sapeurs-pompiers, La Familiale, l'Union des Travailleurs de France, Les Prévoyants de l'Avenir et l'Union Sportive Ansoise.
Devant l'oeuvre de Mr. Masson sculpteur à Lyon, Faussemagne architecte et Mora grand prix de Rome, des discours sont prononcés par Mrs. Bussy, Ruffier, Regaud, Canal et Vacher adjoint au maire d'Anse. Tous les orateurs saluent la mémoire des 56 enfants d'Anse tombés au champ d'honneur. "

Renée Sabatier et reportage recueilli par Gérard Ruet