UN PEU D'HISTOIRE


photo prise à bord de l'aérostat le "AN-NAM" à 850 m d'altitude
le 25 juillet 1895 à 10h 3 mn
par Antonin Boulade de Lyon

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La ville d'ANSE, ainsi que le montre une des premières photographies aériennes prise le 25 Juillet 1895, ne s'étendait guère au delà de ses enceintes romaine et médiévale.
Le
rempart romain, dont le périmètre est encore visible aujourd'hui dans sa quasi totalité, a probablement été construit dans le courant du troisième siècle de notre ère, après les premières invasions. De forme ovale, il comportait quinze tours circulaires de défense espacées d'une trentaine de mètres les unes des autres et deux portes flanquées de tours barlongues, la première en bordure de l'Azergues au sud-est, la seconde faisant face à la précédente au nord-ouest (J. Gruyer, L'enceinte romaine d'Anse, 109ème Congrès des Sociétés Savantes, Dijon, 1984). Cette construction imposante enserrait une aire de 13.150 mètres carrés, tout juste suffisante, semble-t-il, pour les commodités d'une garnison.
A la chute de l'empire romain, au Vème siècle, le rempart constitue le noyau de la future agglomération, assurant la protection des premières communautés chrétiennes. Une église primitive, la chapelle Saint-Cyprien, a en effet dû être édifiée très tôt à l'intérieur du castellum pendant que la basilique Saint-Romain ainsi qu'un hôpital étaient érigés à quelques centaines de mètres au nord de l'enceinte sur la voie romaine de l'Océan à l'emplacement de l'antique nécropole romaine.

la porte du Pont avec ses deux tours rondes
"La Station Romaine d'Ansa Paulini" L. B. Morel 1925

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Par suite de la poussée démographique, la population ne pouvant plus résider dans un espace aussi restreint, la bourgade s'étend progressivement au cours du Haut Moyen-Age à l'extérieur de la muraille romaine. Au cours du XIIème siècle, les textes font apparaître une récupération par l'Eglise de Lyon du sol et de ses droits à Anse.
Une transaction réalisée en 1199 entre Guillaume de Marchamp et l'obéancier d'Anse (personne chargée de l'administration par l'Eglise qui est propriétaire) est peut-être à l'origine de la décision d'entourer la ville de fortifications lesquelles seront réalisées par le doyen Etienne de Rochetaillée à la fin du XIIème siècle (
M.P. Feuillet, J.O. Guilhot, Anse, Château des Tours, Rapports Archéologiques Préliminaires de la Région Rhône-Alpes, 1985 ).


L'enceinte médiévale est mentionnée au début du XIII ème siècle, lorsque Renaud de Forez, Archevêque Comte de Lyon, ayant obtenu l'entière souveraineté de l'Eglise de Lyon sur la bourgade, construit le Château des Tours pour assurer la défense de sa seigneurie.
L'emplacement de la muraille est parfaitement défini grâce aux rues longeant les maisons qui lui sont adossés : rue des remparts, rue Saint-Pierre, rue de la Bretache, impasse de la Gravière (
Préinventaire des Monuments et Richesses Artistiques du Département du Rhône, n°14, Anse, 1987).
Le rempart se raccordait à l'enceinte romaine en face du pont de l'Azergues au nord-est et vers le Château des Tours au sud-ouest, décuplant ainsi la superficie du bourg moyenâgeux par rapport au primitif du V ème siècle.
Les fortifications étaient entourées de fossés partiellement en eau qui ont subsisté dans la partie ouest jusqu'au milieu du XIXème siècle. Quatre portes permettaient d'accéder à la ville : la porte du Pont à l'est, la porte Saint-Pierre (ou porte de Trèves) au nord-ouest, proche de l'Eglise paroissiale Saint-Pierre édifiée vraisemblablement dès l'achèvement de l'enceinte, la porte du Marché (ou de Recepte) au nord-est et la porte des Tours au sud, la seule encore en partie préservée à proximité du Château.
Bien que sa fonction protectrice soit devenue inexistante dès le XVIème siècle, l'enceinte est restée une limite au développement de la ville pratiquement jusqu'au milieu du XXème siècle.

suite : en arrivant de Lyon